Les Amis de Saint-Papoul

 

Rénovation du Monument aux morts

 

                    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant rénovation.                                                                                                     Après rénovation.

(Photo D. Cabrol)                                                                                                      (Photo Gaêl Seury)

 

 

Rappels historiques de sa création:

Le 28 novembre 1920, le Conseil Municipal se réunit pour discuter du projet d’édification d’un Monument aux Morts.

Par décision n° 102, il adopte ce projet pour un montant de 6649,90 francs et en autorise l’exécution.

L’inauguration a eu lieu le 10 juillet 1921. A cette occasion, Monsieur de Fossé, le Maire ainsi que les représentants des autorités départementales prononcent des discours.

Le 10 novembre 2014

Après proposition, puis décision de son Conseil d’Administration, « Les Amis » décident, avec l’accord de Monsieur le Maire et de son Conseil Municipal, de faire procéder à la rénovation du monument. Ce sera chose faite en temps et en heure par l’Entreprise DF Construction, que nous remercions au passage pour sa ponctualité et son travail ‘’d’orfèvre’’. Tout est prêt pour la commémoration traditionnelle de l’Armistice du 11 novembre 1918,

Ce jour-là, jour de la fête locale, revêt une importance toute particulière à Saint-Papoul puisque y sont regroupées les grandes dates de l’Histoire de France : le 8 Mai 1945, le 14 Juillet 1789 et le 11 Novembre 1918.

Après la mise en valeur de la statue de Saint-Papoul dans un environnement sécurisé et adapté, la rénovation de la porte de communication de la sacristie et celle de la Croix du Pati, « Les Amis » répondent tout à fait  à leur vocation patrimoniale en prenant totalement en charge la rénovation du Monument aux Morts et en y consacrant près de 2700 €.

 Pour commémorer l’année terrible, celle de l’entrée dans la Première Guerre Mondiale, « Les Amis »  se devaient au nom de tous nos anciens, morts pour la France mais aussi pour leurs descendants et pour la mémoire collective, de montrer par un symbole fort que notre génération n’a pas oublié leur sacrifice. Afin de marquer davantage encore cette commémoration, nous avons émis le vœu et obtenu de relire le discours que  Monsieur de Fossé, ancien Maire, avait prononcé le jour de l’inauguration du monument le 10 juillet 1921. Ce fût fait après la lecture par Monsieur Serge Ourliac, Maire, de la traditionnelle lettre ministérielle et après qu’une plaque à la mémoire des Anciens Combattants d’Afrique du Nord – 19 Mars 1962-  soit dévoilée.

La participation massive de la population manifestée à cette occasion montre son profond attachement à ces valeurs  et fait honneur aux nombreux et fidèles Saint-Papoulais.

 

Ci-après voici le discours de Monsieur de Fossé dans son intégralité tel qu’il figure dans le registre des délibérations du Conseil Municipal du 10 juillet 921.

« Mon titre de Président du Comité du Souvenir me donne la douloureuse mission, chers parents éplorés de vous rappeler les moments affreux par lesquels vous êtes passés, les uns durant des semaines les autres pendant de longs mois pour en arriver à la triste réalité , que le sang de votre sang , l’espoir de votre vie , le soutien de votre vieillesse avait disparu pour toujours, que votre époux, cet autre vous- même avec lequel vous aviez la ferme certitude de passer de longs jours heureux en fondant une nouvelle famille de continuer cette tradition ancestrale que ne connaissent plus les grands centres mais qui continue de se perpétuer dans nos campagnes où les mœurs saines se de l’air pur que l’on respire, que cet époux, dis-je, est à jamais perdu, vous laissant les unes complètement isolées, les autres avec la lourde charge d’une famille à nourrir, à élever.

            Mais s’il est des douleurs que rien ne peut adoucir, il est des devoirs de reconnaissance qu’il est nécessaire d’accomplir.

            Aussi, la France qui est toujours la première des Nations pour les nobles sentiments a rendu les honneurs au soldat inconnu en le plaçant sous l’Arc de Triomphe afin que chacun, en parcourant le chemin de la Victoire salue respectueusement celui qui en a été le plus grand artisan. A l’exemple de la Mère Patrie- de la grande ville au plus petit village- chacun tient à apporter à ses Morts glorieux, à ses victimes du devoir, à ses martyrs du patriotisme- l’hommage de sa gratitude.

            A chaque appel des populations des représentants de la France, de l’armée, nos élus accourent pour nous prouver que c’est la Patrie toute entière qui honore ses Morts et qu’elle vient déposer le tribut de sa reconnaissance au pied de ces monuments sue lesquels sont gravés sur la pierre en lettres d’or les noms  de ces héros dont le souvenir se perpétuera de génération en génération.

            Le ministre du culte qui à la demande de chaque famille a célébré dans l’église un service funèbre pour chacun de nos 25 disparus voudra bien à la demande du Comité bénir le Monument Commémoratif de la Commune qui n’abrite pas les restes mortels de nos morts pour la France encore épars dans nos champs de bataille, mais dans lequel est incarnée l’âme de nos héros.

            Chères victimes de la Grande Guerre, vos dépouilles mortelles dispersées sur les divers champs de bataille de France et d’Orient, il ne nous a pas encore été permis de vous accompagner dans ce petit coin de terre où dorment leur dernier sommeil vos chers parents ou amis, aussi vos concitoyens désireux de vous retrouver au milieu d’eux vous ont élevé ce modeste monument qui perpétuera de siècle en siècle votre souvenir.

            Ce monument nous l’avons placé dans le champ du repos afin que ceux qui vous touchent de plus près puissent venir dans le silence de ce lieu sacré verser de douces larmes, entrer en communication avec votre âme, relire votre nom chéri, se remémorer les heureux moments passés avec vous, se laisser aller à une douce rêverie dans laquelle vos esprits se parleront encore. Ceux qui vous ont connu, de près ou de loin, ne manqueront jamais d’avoir un souvenir pour vous et les générations futures s’inclineront avec respect devant vous. Mais tout cela est bien peu après les dures souffrances que vous avez endurées, les sacrifices de toutes sortes que vous vous êtes imposées, les situations désespérées dans lesquelles vous vous êtes trouvés, les peines morales qui vous ont accablés.

            Si vous n’aviez pas eu, pour vous donner du cœur, votre patriotisme, votre sentiment du devoir, votre amour pour votre terre de France imprégnée du sang et de la sueur de vos ancêtres, vous vous seriez désespérés.

            Les sentiment que vous avez manifestés pour courir à la frontière menacée, en laissant souvent un père ou une mère âgés dont vous étiez l’espoir, une femme, des enfants dont vous étiez la vie, vous les avez toujours religieusement conservés, ce sont eux qui vous ont toujours réconfortés, qui vous ont sacré ces admirables soldats qui ont fait l’admiration du monde entier et qui nous ont permis d’être encore et toujours Français ;Vous avez fait une barrière infranchissable de vos corps à ces hordes barbares qui pillaient, martyrisaient nos frères du pays que leur masse compacte et brutale nous avaient obligés de laisser envahir.

            Français avant tout, vous avez voulu que la France soit et vous vous êtes toujours jetés dans la mêlée avec cette devise « que m’importe ma vie pourvu que ma Patrie soit sauvée ».

            Oui elle a été sauvée cette Patrie chérie grâce à votre courage et vous n’êtes plus là pour jouir du fruit de votre sacrifice.

            La France ne peut oublier un tel dévouement et non seulement ceux qui vous ont connus, qui vous ont suivis, qui ont combattu à vos côtés, vous doivent une reconnaissance éternelle, mais la France dont les représentants sont auprès de vous, après toute la reconnaissance possible aide et secours auxquels vous manquez et auprès desquels elle doit se substituer à vous.

            Les œuvres sont déjà établies qui demandent d’être améliorées pour aider à soulager les besoins matériels de ceux que vous avez laissés, de vos frères qui sont sortis de la tourmente avec des infirmités plus ou moins sérieuses mais qui peuvent jouir des sacrifices qu’ils se sont imposés eux-aussi.

            Que notre reconnaissance la plus étendue vous soit à jamais vouée et que martyrs de votre patriotisme vous puissiez dire ’’ la France reconnaissante me remplace auprès de ceux que j’ai laissés orphelins’’. »

 

 

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